jeudi 8 février 2007

Galerie du 14/12/06







De haut en bas :


  • Altdorfer : La Bataille d'Alexandre (1529)

  • Monet : Nymphéas bleus (1919)

  • Goya : Le Chien (1823)

  • Mantegna : Saint-Sébastien (1459)

  • Cézanne : Gardanne (1886)


L'espace, thème de l'année !


Par Dominique Dubreuil

(cliquer sur le texte pour l'agrandir)

Séance du 14/12/06


Kurtag, Schubert, Arrabal-Kahn

Compte-rendu rédigé par Béatrice Billoud

(avec quelques corrections d'Eupalinos)



A) Kurtag : Jatekok (Jeux)

  • recueil pédagogique pour piano, composé durant les années 70

  • Relation avec Mikrokosmos de Bartok

  • Kurtag écrit peu, on compte à peu près 6 heures de musique en 1995

  • Relation avec Microludes pour quatuor à cordes

  • Il est connu en France grâce à Boulez qui le joue à l’Intercontemporain en 1981

  • Il a écrit d'après Beckett, Hölderlin ; beaucoup «d’hommage à» et surtout de références à la mémoire, à la culture ; empathie envers beaucoup de compositeurs anciens, notamment Bach.

  • Peu de pièces qui durent plus de 3 minutes.

  • Jeux ; espace 1 à la forme du temps, espace 2 à la forme de la mémoire ; l’espace s’inscrit dans le temps et vice versa. Dans le classique les relations sont plus étanches. La Renaissance ouvre l’espace mais aussi celui qui regarde - je gouverne l’espace entre moi et l’horizon : nous voyons selon la perspective, nous créons l’espace.

  • La musique crée l’espace temps/rêve, l’inconscient ne connaît pas le temps. L’être pensant est enchaîné à sa pensée Dans le tableau de l’Annonciation : lignes de fuite, carrelage, porche, paysage qui s’ouvre derrière ; cela est différent de la liberté.

  • Espace de liberté trouvé grâce à la musique concrète. La musique par ordinateur trouve à nouveau une relation avec les nuages de la peinture (notamment ceux de Mantegna, voir galerie), plus tard ceux de Debussy. La critique du «n’importe quoi» est due au fait que cette matière ne peut être soumise aux cadres pré-établis. Impossibilité de définition.

  • Exemple : le contrepoint à cinq voix d'un petit maître face à la mélodie accompagnée de Monteverdi. Une savante construction polyphonique peut paradoxalement servir de "cache-misère", et impressionnera même si sa valeur artistique est faible. A l'inverse, le compositeur d'un madrigal à une voix se retrouve en quelque sorte "sans filet" : sa pièce doit être géniale, ou n'être pas.

  • Kurtag joue sur le problème de la liberté. L’apprentissage ramène à l’enfance ; liberté de la découverte mais cadre de l’apprentissage.

Ecoute : Prélude et Choral
  • Investit l’espace de façon visuelle

  • Désir de savoir ce qui va venir : le titre évoque l'opposition horizontal/vertical (cf. l'opposition Monet/Cézanne : captation de l’instant au fil du temps ou permanence de l’esprit - voir galerie)

  • En héritier de Stravinsky, Kurtag privilégie l’asymétrique et l'impair, ce qui ressort nettement dans le Choral.


Ecoute : Perpetuum mobile

  • Forme : a) pianissimo/lent/espace ouvert b) forte/plus rapide/l'espace se referme a) pianissimo/lent/espace ouvert

  • L’espace naît de la succession rapide des événements ; impression de liquide en mouvement (cf. aussi Liszt, Ravel).


Ecoute : Les Cloches, hommage de Kurtag à Stravinsky

  • Evoque les Années de pèlerinage de Liszt (Les cloches de Genève) et le mouvement lent du Quatuor avec piano, Op. 45 de Fauré (souvenir des cloches de son village d’enfance)


Ecoute : Aus der ferne

  • «du lointain» relation à Schumann, Schubert, Janacek



B) Schubert : le Chant du cygne

  • L’espace naît de l’étirement du temps.

  • Flot du ruisseau qui va quelque part ; désir de l’amour qui s’inscrit dans le temps ; le ruisseau continue sur lui-même en même temps qu’il y a une volonté de s’arrêter dans la réalisation du désir.

  • Angoisse de terminer : Thomas Mann - Le docteur Faustus, Beethoven - Sonate, Op. 111, Schubert - Symphonie inachevée, Deleuze et l’alcool...
  • Une problématique : finir sans achever ?
  • Kurtag et Ligeti donnent souvent l'impression "que l'on prend le train en marche".


C) Arrabal-Kahn : Apocalyptica
  • Ce texte appartient au théâtre panique

Le mouvement panique – du dieu Pan - est créé avec Topor et Jodorowsky dans les années 60 et dure jusqu'aux années 1979-80. Le mouvement panique explore à travers l’art des mises en situation de la violence ; Sade, Artaud, ironie à la Jarry ; dérision, mysticisme, mises en abyme...

Apocalyptica détourne la Genèse et l’Apocalypse, et rejoint donc la problématique du palimpseste.


  • Arrabal est dramaturge, cinéaste, peintre, joueur d’échecs... Son œuvre se fonde sur un drame personnel : il ne sait pas ce qu’est devenu son père sous Franco.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Fernando_Arrabal




  • Lecture du texte du Lévitique. Renvoie à Bosch, à La Bataille d’Alexandre d’Altdorfer (1529), au Chien de Goya (1823) - voir galerie.

  • Ecoute puis visionnage de trois extraits de l'œuvre en cours d'élaboration : Genèse, Exode, Les Juges.


Biographie de Frédéric Kahn :


http://sonsmodedemploi.free.fr/bio_fkahn.htm