Imperceptible crénelage de l’horizon, en déplacement perpétuel mais minime à la surface liquide, à la frontière du ciel, et palpitation d’une myriade de soulèvements engendrés les uns par les autres, des creux inépuisés qui paraissent habiter ce lointain. Croisillons sur les crêtes, gaufrage minutieux qui enclôt le mauve de l’irisation. Et le soir, le soir, quand le golfe s’éclaire…
Coup de poignard du soleil dans la mer, dague inégale, fracturée, ondulant par brisures, mais de l’intérieur. Pulsation et flux jusqu’à la nuit du jour, du temps. A l’heure du soir où l’anticlinal de la vague prend sa transparence, on pourrait lire au travers de ce mouvement. Losanges, carrés roses, superposés aux plaques mauves et aux bandes gris-clair, mais finissant par se fondre.
Dominique Dubreuil
Illustrations :
- Dominique Dubreuil : Sans titre
- Philippe Barraud : Banquise rouge
- Paul Valéry : Sans titre (1939)
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