Rideaux de peupliers avançant sous la pluie, le cache-cache des écharpes de brouillard, cette sensation unique et pénétrante qu’il va enfin venir quelque chose, quelque être du front des arbres, expulsé de là-bas par la densité mystérieuse de la matière végétale.
Il se rendort dans ce qu’il avait cru être un crépuscule, puis se réveille ; une lueur d’aurore teinte le fond du ciel, au-delà du front des arbres. Et alors il peut à nouveau voyager dans un temps de nuit, ne cessant plus de passer d’une aube future à la nuit précédente, du couchant de demain à la première diffusion de la lune stupide et béate qui n’en finit plus de s’étaler sur l’horizon d’hier.
Dominique Dubreuil
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